Notre contribution méthodologique vise à identifier les limites de la mesure dans le champ de l’économie internationale. En effet, même si aujourd’hui les analyses empiriques reposent de plus en plus sur des données très désagrégées, force est de constater que des problèmes d’ordre méthodologique demeurent et peuvent être source de biais dans les estimations. Ce chapitre en présente trois aspects importants, constituant autant de mises en garde. Nous verrons tout d’abord que les objets d’étude n’ont pas nécessairement une définition communément admise. Certes, des consensus peuvent émerger, mais il n’est encore pas rare de voir des débats tant sur les définitions que sur la mesure du phénomène analysé. Puis, nous discuterons de deux biais possibles auxquels les économistes internationalistes peuvent se trouver confrontés dans leurs estimations. Ils concernent les problèmes d’échelle géographique et sectorielle. Les résultats empiriques obtenus peuvent en effet être sensibles aux niveaux retenus de désagrégation spatiale et industrielle. En d’autres termes, choisir un niveau d’observation n’est pas neutre. Différents exemples empiriques appuieront notre démonstration.